Ecrire de A à Z

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L'inspecteur Louzo, le personnage

Il faut maintenant décrire un peu plus l’inspecteur.

 

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On fait appel à lui pour des enquêtes difficiles, Pourquoi lui ? Peut-être parce qu’il ne procède toujours pas par ordre, ne fonce pas sur les évidences, explore toutes les pistes, même les plus improbables, afin de les éliminer petit à petit. Il appelle cela « fermer les portes ». Il ne restait alors qu’une ou deux portes ouvertes, enfin une ou deux pistes possibles. Il prend son temps, ce qui énerve sa hiérarchie.

 

Il ne recherche pas la notoriété, la gloire, la lumière. Il travaille dans l’ombre, se méfie des journalistes. Ces journalistes qui ne recherchent pas seulement la vérité, mais tout simplement à vendre leur journal, et sous la pression de certains rédacteurs, peu scrupuleux, modifient les faits. Oh, pas forcément beaucoup, mais avec l’objectif de laisser entendre certains sous-entendus, certaines rumeurs, dont les lecteurs raffolent et dont les journalistes abusent, leur permettant ainsi de faire croire qu’ils connaissent toute la vérité et qu’ils le dévoileront dans leurs prochains numéros. La vente du prochain numéro est alors assurée. Il est vrai qu’il est plus facile pour un journaliste de s’occuper des faits divers que des affaires politiques du pays. C’est parfois moins risqué.

 

Louzo préfère travailler dans l’ombre sans notoriété, inconnu des journalistes, des lecteurs et surtout des criminels qu’il traque. Il sait que pour lui, c’était une garantie d’avancer discrètement dans son travail, et d’arriver plus facilement à cerner et explorer les pistes.

 

À quarante ans passés et malgré ses brillants résultats, il n’avait pas envie de progresser dans la hiérarchie de la police. Il avait d’ailleurs de bonnes raisons à cela. En tout premier lieu, le terrain l’intéressait, or une promotion lui aurait apporté certes un surcroît de salaire mais surtout il aurait été moins sur le terrain et plus dans un bureau noyé par les paperasses et submergé par la politique. Car il ne fallait pas être naïf, la promotion était accompagnée par une surveillance accrue des renseignements généraux et les actions devaient surtout plaire au pouvoir en place, même si depuis deux ou trois ans, il existait une liberté plus grande pour la police parisienne.

 

Et puis, son salaire lui suffisait, célibataire, il faisait peu de dépenses pour vivre. Pas de goût immodéré pour le luxe, pas de manies ou de plaisirs où l’argent était nécessaire, à part peut-être sa passion pour l’opéra italien, qui le portait à voir toutes les compositions jouées à Paris des grands maîtres comme Rossini, Verdi, Puccini, Bellini, Busoni et tant d’autres. C’était un solitaire, s’entourant de peu d’adjoints, et cela était incompatible avec des grades plus élevés dans la police. Sa hiérarchie le savait mais au vu de ses résultats, on le laissait tranquille.

 

Sa vie privée aussi, était à l’image de sa vie professionnelle, pas d’épouse, pas d’enfants, des parents décédés depuis longtemps. Peu d’amis, des relations, des connaissances tout au plus qu’il fréquentait peu. Quelques aventures féminines, qui ne dépassaient jamais le cadre d’une relation de quelques mois. Par goût, il ne savait pas pourquoi, mais il avait le sentiment d’être plus libre, de n’avoir aucune contrainte, de ne devoir rendre de compte à quiconque et de faire ce que bon lui semblait. Sa liberté était à ce coût, qui pouvait paraître très élevé à d’autres, mais dont il se contentait sans réel déplaisir.

 

 

À suivre.



14/04/2016
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