Ecrire de A à Z

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Le premier roman


La premère de couv...

Un jour, mon épouse et moi visitions le château de Blanat, dans le Lot, où se situe l’action. On visite la pièce d’une aile qui fut restaurée en 1990, murée depuis des siècles, et abandonnée avec les meubles de l’époque. J’en reparle à mon épouse en lui disant qu’il y avait de quoi écrire un livre. Pourquoi ne pas le faire, me répond-elle, depuis le temps que tu dis que tu vas le faire. Et c’est ainsi que c’est démarré.

 

Ce fut le premier roman écrit, cela sera le second édité au mois de mai. Matthias, mon fils a fait la couverture, c’est son métier, il est doué. La voici.

 

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19/04/2016
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Les premières lignes

J’avais tout lu ou presque sur le sujet mais je ne savais toujours pas comment faire. Alors je l’ai fait. Et puis les autres lignes sont venues. Trois mois pour écrire le livre, ce n’est pas forcément un exploit, mais je pensais mettre trois ans.

 

 

« Chapitre 1 : Château de Blanat, le 3 novembre 1573.

 

Pierre de Laverdes, receveur des rentes de son état, voulait finir son travail le plus rapidement possible et rejoindre ainsi sa maisonnée dès le lendemain. Il accepta de suite la proposition de Guyot, le seigneur du château de Blanat de dormir dans le château.

 

Pierre connaissait parfaitement les difficultés de son métier, le pratiquant depuis de nombreuses années. L’une d’entre elles était d’avoir parmi ses clients des personnages comme ce seigneur de Blanat. Gens fortunés de petite noblesse, dont le titre avait été acheté par leurs aïeux, avares la plupart du temps et qui étudiaient scrupuleusement leurs comptes et n’admettaient aucune erreur.

 

Il est vrai que le métier de receveur des rentes comportait des avantages pécuniers certains, étant payé au pourcentage des recettes qu’il encaissait sur les fermages, revenus, loyers et droits seigneuriaux pour le compte des autres. Mais s’il avait peu de difficultés avec les nobles, peu regardant sur la méthode, par contre depuis quelques dizaines d’années une nouvelle clientèle était arrivée, venant de la riche bourgeoisie marchande de l’Auvergne et du Cantal. Et il était toujours mal à l’aise avec celle-ci. Soupçonneuse, méfiante, même la procuration que les personnes devaient établir pour qu’il puisse s’acquitter de sa tâche auprès de leurs débiteurs, était difficile à obtenir et sans elle, il ne pouvait pas faire correctement son travail.

Les seigneurs du bourg avoisinant de Saint-Michel, de noblesse beaucoup plus ancienne, se moquaient ouvertement de la famille Blanat et depuis longtemps. Mais ils enviaient surtout ce qu’elle possédait, l’argent.

 

Finalement, il était soulagé de rester au château, par ces temps de guerre de religion, qui couvaient dans le pays depuis plus de douze ans, entrecoupé de trêves, la plupart du temps brèves. La dernière en date, signée par l’édit de Boulogne de cette année, avait ramené une paix précaire dans certaines régions du royaume mais pas dans cette partie du haut Quercy. Les petites villes et les campagnes étaient tenues par les protestants, les grandes villes par les catholiques.

 

Les milices des deux bords étaient donc toujours présentes, et certaines, sous le couvert de leur foi, menaient de pures opérations de brigandages, se terminant souvent par des meurtres, pour pouvoir dévaliser les biens et prendre l’argent là où il se trouvait. En ce moment, la guerre se rallumait un peu partout. Les protestants allaient se choisir un gouverneur général et protecteur des Églises réformées, en la personne du prince de Condé. La rumeur courrait. Et le roi Charles IX n’avait pas atténué le désordre en accordant des faveurs importantes aux catholiques les plus virulents. Ceux-ci en profitaient, tout autant d’ailleurs que les huguenots, pour mener des actions de guerre sur l’ensemble de la région.

 

Bien sûr, Blanat, petite bourgade du Quercy était bien éloignée des enjeux qui se déroulaient un peu partout dans la province, mais les routes étaient peu sûres et dormir dans ce château valaient mieux que de les parcourir. Car enfin, les portes étaient maintenant closes et plusieurs domestiques devaient être là pour veiller.

 

Encore que le sieur Guyot devait mener sa maisonnée bien mal et avec dureté. Les regards qu’avait parfois surpris Pierre dans les yeux de ses serviteurs, en disaient long sur le personnage. Étrange d’ailleurs que cet arrière-petit-fils de bourgeois, devenu noble de par son aïeul Gausbert de Blanat, qui avait fait construire ce château au siècle dernier, avait épousé Gabrielle de Rilhac. Elle était la fille de messire Jean de Rilhac, l’un des plus grands seigneurs catholiques de la région.

‒ Vérifions une dernière fois ces recettes et je vous acquitterai ensuite le reçu pour les sommes que vous venez de m’apporter, je pourrai ensuite les enfermer en lieu sûr dans les coffres.»

 

C’était l’histoire d’un triple meurtre, perpétré durant les guerres de Religion en 1573, dont l’enquête et le jugement ont laissé quelques traces écrites. Mais une découverte au début de notre siècle va donner un nouvel éclairage sur les véritables mobiles de ces meurtres, et relancer l’enquête. C’est le côté Cold Case qui m’intéressait au plus haut point et cela, j’étais servi, imaginez un meurtre vieux de 440 ans, un record. Souvent le premier roman d’un inspecteur, c’est tiré de son expérience, moi non j’avais exploré le passé et tenter d’expliquer une très vieille affaire.

 

A suivre...


12/04/2016
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